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jeudi 29 mars 2012

Après Castro

Par David E. Suárez

Au milieu des années 90, la presse étrangère a posé la question que tout le monde avait sur les lèvres à un célèbre écrivain cubain : « Que va-t-il se passer à Cuba quand Fidel Castro sera mort ? » L'écrivain a répondu : « Je pense qu’on organisera un enterrement ». En fait, il ne se passera rien d’extraordinaire. La mort de Fidel Castro n’aura, en réalité, pas tant d’importance.

Cette réponse pouvait paraître absurde à ce moment-là. Mais on sait aujourd’hui qu’elle est parfaitement sensée. La mort de Fidel, qui donna lieu à un certain moment à d’imprévisibles rumeurs sur « le lendemain cubain », a perdu presque tout son poids pour définir le futur du pays. Comme le modèle économique, les boules de cristal cubaines ont dû « s’actualiser » et se concentrer davantage sur Raúl Castro.

Une mort attendue



La scène redoutée par beaucoup, à Cuba et à l’extérieur du pays, était celle d’un Commandant mourant à l’improviste. Sa disparition entrainerait incertitude, chaos et vide à travers toute l’Île. L’idée est qu’un politicien au pouvoir depuis cinq décennies se doit de garder les rênes jusqu’à la fin. Mais à l’été 2006, l’ancien dirigeant s’est écarté du pouvoir suite à un problème de santé. Il céda toutes les responsabilités à son frère Raúl. La situation prit un profil plutôt inattendu.

Tout d’un coup, Fidel n’était plus au devant de la scène mais restait seulement en coulisses. Les rumeurs de sa mort se propageaient à chaque instant, rapidement démenties par son entourage. Nous ne le voyions alors presque plus. Son seul lien avec le peuple cubain était ses Réflexions publiées régulièrement dans la presse et répétées à l’envie par les présentateurs de radio et de télévision.

Je crois que personne n’avait imaginé ceci : la mort de Fidel, non pas comme un événement brutal, mais comme un lent processus durant lequel Fidel devient une ombre. Cette ombre reste puissante mais son pouvoir se tarit peu à peu. À Cuba, on parle de sa fin proche avec toujours davantage de naturel aussi bien dans la rue que dans les sphères du gouvernement.

Et après Raúl Castro ?



La disparition de la « génération historique » (Fidel, Raúl et la garde militaire) a longtemps été passée sous silence. Mais elle fut évoquée dernièrement par le président cubain. Cette poignée d’octogénaires a, pour la première fois, annoncé publiquement sa propre extinction et s’est empressée de prendre des mesures de passation du pouvoir.

Mais il est évident qu'aucune réforme de dernière minute ne pourra contenir ce qui vient. Sans la présence des deux leaders charismatiques, une nouvelle structure gouvernementale devra apparaître et les vieux schémas n'auront plus raison d’être. Ceci apportera par conséquent une démocratisation progressive du pays en même temps qu’une transition rapide vers une société de consommation déjà en marche.

La rapidité du processus dépendra du temps de vie restant à Raúl Castro qui a aujourd’hui le même âge que son frère lorsque ce dernier quitta le pouvoir. Le général joue contre-la-montre et il le sait.

Pour l’instant, il pense pouvoir créer une base solide pour la mise en place d’un « socialisme actualisée » et d’une voie sûre pour transférer les pouvoirs de façon organisée. En fait, il souhaite amortir, atténuer, modérer l’incertitude, le chaos et le vide qui se dessinent après sa mort.

Nous, les Cubains, nous assisterons à cela durant les prochaines années : une course effrénée entre la biologie humaine et des réformes politiques et économiques du système.

Une question terrible



Dans ce contexte, la mort de Fidel Castro ne conduira pas à une autre révolution. C’est tout le contraire : la disparition du chef pourrait renforcer l’unité du Parti Communiste autour de Raúl. Le général est déjà préparé pour gérer le legs politique de son frère. Il sait qu’un Fidel élevé en héros de la patrie jouera en sa faveur.

Toutefois, le hasard inversera peut-être l’ordre naturel et la mort de Raúl Castro pourrait se produire à l’improviste avant celle de son frère. Et alors ? Comment le Commandant vieillissant et de moins en moins en contact avec la réalité pourrait modifier les événements ? Ce serait alors une question terrible à laquelle personne n’ose répondre aujourd’hui : que va-t-il se passer à Cuba quand Fidel Castro continuera à vivre ?

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